The Camisard French text on Speaking in Tongues

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A digitization of text related to speaking in tongues by the 18th century Camisards in south-central France.

The Camisards were a French Protestant group who predominately lived in a mountainous area called the Cévennes from the 1600’s and onwards. The proper term for French Protestants is Huguenots.

This digitization is especially important in the history of tongues. What did the Camisards speak when they had the gift of tongues? Was it in foreign languages, ecstatic utterances, or something altogether different? The texts demonstrate a clear answer.

The following digitization is taken from A. Bost’s Les Prophètes Protestants. Réimpression de l’ouvrage intitulé, Le Théatre Sacré des Cévennes, ou Régit des Diverses Merveilles. 1847

This is an updated version of Maximilien Mission’s, Le Théatre Sacré des Cévennes ou Recit de Diverses Merveilles. Londres. 1707.

Only the portions related to divine tongues-speech are digitized. Portions that were not relating to this subject are omitted. Please refer to the actual book Les Prophètes Protestants. Réimpression de l’ouvrage intitulé, Le Théatre Sacré des Cévennes, ou Régit des Diverses Merveilles to see the complete text. Page numbers are added by me in parentheses. Italics are found in the text. The reason why some words and phrases are italicized, I do not know.

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Jean Vernet, de Boîs-Chatel, dans le Vivarais, a declaré ce qui fuit, le 14 janvier 1707.

[Pg. 139-141]

Je sortis de Montpellier vers le mois de mai 1702. Les premières personnes que j’ai vues dans l’inspiration; étaient ma mère, mon frère, mes deux soeurs et une cousine Germaine. Il y a présentement treize ans, pour le moins, que ma mère reçut ses gràces ; elle les a toujours eues depuis ce temps-là jusqu’à mon départ ; et j’ai appris, par diverses personnes qui l’ont vue, il n’y a pas longtemps, qu’elle est encore dans le même état. Il y a onze ans qu’elle est détenue en prison. Mes soeurs reçurent le don quelque temps après que ma mère l’eût reçu ; l’une à l’âge de dix-neuf ans, et l’autre de onze. Elles sont mortes en mon absence. Les plus grandes agitations de ma mère étaient de la poitrine ; ce qui lui faisait faire de grands sanglots. Elle ne parlait que Français, pendant l’Inspiration ; ce qui me causa une grande surprise la premier fois que je l’entendis ; car jamais elle n’avait essayé de dire un mot en ce language, ni ne l’a jamais fait depuis, de ma connaissance ; Et je suis assuré qu’elle ne l’aurait pu faire, quand elle l’aurait voulu. Je puis dire la même chose de mes soeurs. Elles faisaient toutes trois de grandes exhortations à l’amendement de vie ; et en mon particulier, comme j’étais un peu libertin, elles me sollicitaient fortement à me gouverner avec plus de sagesse. Quand l’Esprit me parlait en elles ; il disait toujours, Je te dis; mon enfant, etc. Nous avons souvent observé, comme étant une chose infaillible, que quand ma mère, ou mes dites soeurs étaient dans l’extase, et qu’elles prononçaient ces paroles : Je te dis, mon enfant, que tu ne parleras pas davantage, pour le présent ; c’était une signe assuré que quelque personne dangereuse allait entrer dans la maison. Cela ne manquait jamais d’arriver.

— Etant, un jour, cinq ou six ensemble, proche de notre maison, le nommé Jaques Reboux, de notre compagnie, qui avait reçu les gràces, et qui était assis fur un rocher escarpé, tout auprès de nous, à la hauteur de sept ou huit pieds, tomba dans le chemin, ayant été soudainement saisi de l’Esprit ; mais il ne se fit aucun mal. Les agitations continuèrent et furent violentes dans tout son corps. Quelqu’un de nous, qui n’était pas accoutumé à voir de pareilles choses, crut qu’il avait eu quelque faiblesse et qu’il s’était blessé par la chute ; de sorte qu’on alla promptement lui chercher d l’eau-de-vie ; mais il n’avait garde de la recevoir, en l’état où il était. Aprés les plus grandes agitations, il se mit à parler et il fit de grandes exhortationes à la repentance.
— Environ un an avant mon départ, deux de mes amis (Antoine Coste et Louis Talon) et moi, allàmes visiter Pierre Jaquet notre ami commun, au moulin de l’Eve, proche de Vernou. Comme nous étions ensemble, une fille de la maison vint appeler sa mère aui était avec nous, et lui dit : Ma mère, venez voir l’enfant. Ensuite de quoi la mère elle-même nous appela, nous disant que nous vinssions voir let petit enfant qui parlait: Elle ajouta qu’il ne fallait pas nous épouvanter ; et que ce miracle était déjà arrivé. Aussitôt nous courùmes tous : l’enfant, âgé de 13 à 14 mois, était emaillotté dans le berceau, et il n’avait encore jamais parlé de lui-même, ni marché. Quand j’entrai avec mes amis, l’enfant parlait distinctement en français, d’une voix assez haute, vù son âge ; en sorte qu’il était aisé de l’entendre par toute la chambre. Il exhortait (comme les autres que j’avais vus dans l’inspiration) à faire des oeuvres de repentance ; mais je ne fis pas assez d’attention à ce qu’il pour me souvenir d’aucune circonstance. La chambre où était cet enfant se remplit : il y avait pour le moins vingt personnes, et nous étions tous pleurant et priant autour de berceau. Après que l’extase eut cessé, je vis l’enfant dans son état ordinaire. Sa mère nous dit qu’il avait eu des agitations de corps au commencement de l’inspiration ; mais je ne remarquai pas cela quand j’entrai. C’était une chose difficile à reconnaître, parce qu’il était enveloppé de ses langes! j’ai beaucoup ouï parler d’un autre petit enfant à la mamelle, qui parlait aussi, à Clieu, dans le Dauphiné.
— J’ai assisté à une petite assemblée dans une cave, auprès de Bois-chàtel, où une jeune fille dit dans l’inspiration, après avoir déjà parlé assez longtemps : Je t’assure, mon enfant, qu’il y a des gens qui ont dessein de vous surprendre : il faut vous retirer bientôt (ou quelque chose de sembable) ; et quand elle fut revenue à elle-même, elle continua de dire qu’il fallait se retirer promptement. En effet les soldats vinrent visiter la maison aussitôt après.

VI. Jean Cabanel, d’Anduse, a déclaré ce qui suit. A Londres, le 14 janvier 1707.

[Pg. 142]

— Dans une seule de ces assemblées, qui dura une grande partie de la nuit (dans un bois à une demi-lieue d’Anduse), je crois avoir vu pour le moins quinze personnes de l’un et de l’autre sexe parler à divers temps dans l’inspiration. Ils parlaient tous français ; et je suis bien assuré que quelques-uns d’eux, que je connaissais particulièrement et qui ne savaient pas lire, n’auraient jamais pu s’exprimer en si bon français, étant hors de l’extase.

VII. Jeanne Castanet, de St-Jean de Gardonenques, a déclaré ce qui suit. A Londres, le 14 janvier 1707.

[Pg: 143]

— Tous ceux de ma connaissance que j’ai vus dans l’extase parlaient français mieux qu’ils ne l’auraient pu hors de l’extase. Les quatre assemblées où j’ai assisté ont duré pendant la plus grande partie de la nuit ; il y avait beaucoup de lampes, de sorte que chacun se voyait et se connaissait ; les discours ordinaires de ceux qui étaient inspirés étaient pour exhorter à la repentance. Ils prédisaient aussi la ruine de l’Antechrist et la déliverance de l’Eglise. Un jour, Cabrit étant en extase dans l’une de ces assemblées prononça ces paroles : Ne voyez-vous pas les anges qui se réjouissent de nous voir ici? Avant qu’il tombàt dans ce moment même extase, un autre qui était aussi saisi de l’Esprit, dit : Voyez-vous la colombe qui descend sur Cabrit? Et ce fut dans ce moment même que Cabrit tomba dans l’extase.

Jacques Dubois, de Montpellier, a déclaré ce qui suit, à Londres, le 4 janvier 1707.

[Pg. 152-154]

Je partis de Montpellier et du pays, et j’arrivai à Genève au mois de mai 1705. Dès l’année 1701 j’ai vu des personnes inspirées; et divers endroits du pays. j’ai vu pour le moins deux cents personnes dans ces inspirations, en divers temps et lieux, de tout âge et de tout sexe. j’ai vu, entr’autres, un garçon de quinze mois, entre les bras de sa mère, à Quissae, qui avait de grandes agitations de tout le corps, et particulièrement de la poitrine. Il parlait avec sanglots, en bon français, distinctement et à haute voix ; mais pourtant avec des interruptions : ce qui était cause qu’il fallait prêter l’oreille pour entendre certain paroles. L’enfant parlait comme si Dieu eût parlé par sa bouche, se servant toujours de cette manière d’assurer les choses : Je te dis, mon enfant, etc. Ce même enfant fut mis avec sa mère en prison (ce qui se pratiquait ordinairement en pareil cas). Je suis persuadé que j’ai vu plus de soixante autres enfants entre l’âge de trois et de douze ans qui étaient dans un sembable état. Les discours de ces enfants tendaient toujours à exhorter puissamment à l’amendement de vie, etc. Ils prédisaient aussi plusiers choses.

— Dans une vallée nommée la Combe du Renard, proche de la Rouvière; à une bonne lieue d’Anduse, je fus chez un de mes amis, dans la maison de qu’il y avait un petit garçon de six ans qui s’y était réfugié, ou plutôt caché. Cet enfant tomba, en sa présence, dans des agitations de tête et de poitrine, etc., parla à voix haute et en bon français, exhorta beaucoup à la repentance ; fit aussi quelques prédictions, et dit entr’autres choses, qu’une partie de la grande Babylone serait détruite l’an mil sept cent huit.

— Je suis témoin qu’un garçon de huit ans, étant dans son extase, à Montpellier, prophétisa touchant le rétablissement de la religion protestante en France.

— j’ai vu plusieurs personnes de l’un et de l’autre sexe, qui, dans l’extase, prononçaient certaines paroles que les assistants croyaient être une langue étrangere. Ensuite celui qui parlait déclarait quelquefois ce que signifiaient les paroles qu’il avait prononcées.

XI. Gilliam Bruguier, d’Aubessargues, proch d’Usez, a déclaré ce qui suit. A Londres, le. . . février 1707.

[Pg. 159]

— j’étais aussi présent lorsqu’une fois la petite Susanne Jonquet, qui était âgée de quatre à cinq ans, tomba dans des agitations à peu près sembables à celles du petit Bousige. Elle parla haut et distinctement, en bon français, et je suis sûr que, hors de l’extase, elle n’aurait pas parlé ce langage. Elle dit que la déliverance de l’Eglise était prochaine, et elle exhorta beacoup à l’amendement de vie. Ce deux enfants se servaient l’un et l’autre de cette expression : Je te dis; ,on enfant, etc.

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This is one of many source texts on the gift of tongues throughout the centuries. For more authors and literature on the subject see the Gift of Tongues Project.

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